Avec un des grands noms de la gourmandise belge, tour d’horizon des douceurs de circonstance
Bien au-delà de la pyramide des âges et même lorsque cela fait bien longtemps que l’on ne croit plus à saint Nicolas, la fête de celui qui est considéré comme le patron des écoliers – mais aussi des marchands et… des prostituées ! – constitue toujours une belle occasion de succomber au péché de gourmandise.
Cette fête, aussi sympathique que savoureuse, nous donne l’occasion de reparler d’une maison qui, depuis plus d’un siècle, constitue une valeur sûre de la gastronomie noir-jaune-rouge : la célèbre pâtisserie Nihoul.
Tout avait commencé en 1897, lorsque Louis Nihoul, originaire de Hannut, était venu installer une première boutique rue Neuve à Bruxelles. Le succès ayant rapidement dépassé les espérances du créateur, celui-ci avait alors transféré ses activités d’abord à la rue du Bailli et puis avenue Louise, à deux pas de ce qui s’appelait alors l’avenue des Nations – aujourd’hui avenue Franklin Roosevelt -, à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1910 qui devait se tenir sur le site du Solbosch.
C’est là que, bien longtemps, la maison tiendra un rang remarquable au sein de la gastronomie de premier plan, jusqu’à ce qu’une homonymie malheureuse combinée à la bêtise d’un public mal informé ne fasse de l’entreprise une victime collatérale de la sinistre affaire Dutroux.
Fort heureusement, si la boutique de l’avenue Louise avait fermé ses portes, la production de l’atelier de la chaussée de Vleurgat ne s’était, elle, jamais arrêtée. Et c’est à cette même adresse que la maison vient de rouvrir en septembre dernier un espace de vente à nouveau ouvert au public.
À la tête de celui-ci, on retrouve la quatrième génération de la famille, avec Philippe Nihoul à la gestion et Pascal Nihoul à la production. Tous deux sont les fils de Christian Nihoul, qui avait animé en son temps la célèbre boutique en compagnie de sa sœur Anne Marie et de son frère Edouard et qui avait également développé, plus tard, en parallèle, une belle activité de traiteur sous l’enseigne Gourmand Gaillard.
Avec ce fin spécialiste, qui est un inconditionnel de la pâtisserie de tradition réalisée dans les règles de l’art, nous avons passé en revue quelques incontournables de la Saint-Nicolas : “Alors, il y a bien évidemment le spéculoos… Chez nous, il est fait à base de beurre et de sucre candi foncé et pas du clair, comme les industriels. Pour le reste, des œufs, de la farine et bien sûr des épices, dont de la cannelle…. Et c’est tout ! À noter que selon la taille, le résultat en bouche sera différent, entre autres pour des raisons de cuisson. Un petit spéculoos fin sera par exemple plus à l’aise sur une tartine beurrée alors qu’un gros sera parfait pour tremper dans le café une fois cassé en morceaux…”
Autre gourmandise de saison, les sujets en massepain : “Ici, ce dernier est réalisé sur base de 50 % de sucre et de 50 % d’amandes véritables… Et non, comme trop de produits industriels, sur base de noyaux d’abricots. Une belle matière pour proposer des petits cochons tout roses ou encore les carottes pour l’âne de saint Nicolas !”
Ceci, bien entendu, sans oublier les traditionnels sujets en chocolat moulés, à commencer par les majestueux sujets de Saint-Nicolas eux-mêmes…
Une fête haute en saveurs donc qui ne doit pas faire oublier que, d’ici quelques semaines, les vedettes du lieu deviendront les véritables bûches de tradition et, plus tard encore, les galettes des rois, considérées par beaucoup comme les meilleures du pays !
Ajoutons que, si pour l’instant, la maison ne propose pas de viennoiseries, la chose pourrait changer d’ici quelques mois !
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Nihoul, 111 chaussée de Vleurgat à 1000 Bruxelles. Tél.02/648.37.96. Ouvert du mardi au samedi de 8h00 à 18h00, le dimanche de 8h00 à 14h00. Fermé le lundi.