Méconnaissance, préjugés, images erronées : les producteurs fulminent.
Entre les producteurs de foie gras et les défenseurs de la cause animale, le bras de fer ne date pas d’hier. De part et d’autre, on se livre à un lobbying intense pour défendre son point de vue et tenter de convaincre le politique de prendre les mesures les plus adéquates. Mais avec des points de vue aussi diamétralement opposés, impossible de concilier les intérêts des uns et des autres. La récente décision du Parlement flamand, qui a adopté un décret interdisant le gavage dans le cadre de la production de foie gras reste donc bien évidemment en travers de la gorge des producteurs.
Euro Foie gras n’hésite pas à dénoncer un vote fondé sur une “méconnaissance de la production et des préjugés notamment engendrés par les idées et images erronées diffusées à dessein par les activistes animalistes”.
La fédération européenne du foie gras rappelle aussi que la Belgique est un pays producteur comptant des fermes réparties à travers tout le pays et que le foie gras reste un mets très apprécié tant par le consommateur (le Belge est le deuxième plus gros consommateur en Europe, derrière le Français) que par les chefs qui sont nombreux à travailler un produit faisant partie intégrante du patrimoine gastronomique en France et en Hongrie.
Pour Euro Foie gras, le gavage est un savoir-faire traditionnel pratiqué avec maîtrise et respectueux du bien-être animal. “Les canards vivent 90 % de leur vie en plein air avant la phase d’engraissement qui dure entre 10 et 14 jours, avec deux repas par jour. La phase d’engraissement n’est possible que parce que les palmipèdes disposent de la capacité naturelle de stocker des graisses afin de pouvoir accomplir de longs voyages migratoires.”
La décision duParlement flamand n’a pas été prise par hasard, s’indigne ausi Christophe Barrailh, président d’Euro Foie gras. “Il est scandaleux que l’argent public serve à faire arrêter une activité parfaitement légale ! Et ce uniquement dans le but de servir des ambitions politiques, comme le démontre le timing étrangement idéal.”
Et d’assurer que “les producteurs belges font figure d’exemple en matière de bien-être animal, leurs bonnes pratiques étant certifiées par les services publics. Ils ne comprennent donc pas cet acharnement contre leur production alors que les animaux bénéficient d’un bien-être répondant aux critères les plus exigeants au monde.”
V. S.