Le kaki, c’est maintenant, c’est l’instant. Mais attention, le kaki est un fruit pas vraiment comme les autres.
Derrière ses airs de héros de nature morte hollandaise aux allures exotiques, ce fruit bien de saison peut tout de même vous sécher la langue et vous retourner l’estomac en moins de deux si vous le consommez trop tôt. Trop tôt, c’est-à-dire ? Ben… pas assez mûr pardi ! Ce fruit qu’on laissait geler sur les arbres avant de le cueillir au temps de Vermeer, doit être mûr, voire blet, à la limite du pourrissement, pour être à son apogée gustative. En Chine, au Japon ou en Corée d’où il est originaire, on le laissait même sécher sur des fils, comme des guirlandes, avant de l’incorporer dans les préparations. Ces méthodes étaient surtout appliquées pour éliminer son astringence, son âpreté si désagréable. Ceux l’ayant déjà éprouvée se remémoreront immédiatement de quoi je parle à la lecture de ces quelques lignes.
Aujourd’hui, on vous en promet des certifiés non-astringents dans les supermarchés. Mwouais… A tester. Le mieux reste de les acheter chez les épiciers spécialisés ou sur les marchés où on les appelle aussi persimmons ou plaqueminiers. Profitez-en alors pour interroger le marchand en lui demandant de vous sélectionner les fruits avec une estimation de la date de consommation idéale.
Comme j’en avais acheté en grande quantité la dernière fois et que j’avais envie de les marier à la mandarine, je peux vous proposer cette recette de confiture d’hiver aussi bonne à étendre sur le pain craquant beurré et salé, qu’avec de bons fromages ou en préparation dans vos pâtisseries festives.
Parce que c’est aussi la saison des cadeaux, je vous conseille de multiplier les doses ci-dessous, vous ferez briller bien des yeux lorsque vous énoncerez les ingrédients de votre délice.
Carl Andry