La pizza à l’ananas fait toujours débat. Les puristes n’en démordent pas : l’ananas n’a rien à faire sur une pizza.
Certes, tous les goûts sont dans la nature, mais tout comme les pâtes au sucre sont un sacrilège pour les Italiens, pizzas et ananas ne font pas bon mariage. Le débat a déjà maintes fois été mené, parfois même au plus haut niveau de pouvoir. En 2017, le président islandais avait suggéré une interdiction pure et simple de la pizza hawaïenne sur son territoire, avant de faire marche arrière. “Même si je déteste l’ananas sur la pizza, la liberté individuelle de choisir ses propres garnitures reste plus importante”. Il a ajouté plus tard qu’il “ne voudrait pas se trouver dans la position de pouvoir passer des lois qui interdiraient ce qu’il n’aime pas”. L’affaire avait failli tourner à l’incident diplomatique. Contrairement aux idées reçues, la pizza hawaïenne n’est pas née à Hawaï, mais au Canada. On la doit à un Grec immigré en 1954. Ce qui était une farce à l’origine s’est finalement transformé en “classique” des cartes des pizzerias du monde entier, à l’exception bien sûr des authentiques pizzerias italiennes. Pour défendre cette “spécialité locale”, le premier ministre canadien Justin Trudeau, était alors monté au front pour riposter au président islandais, qualifiant cette pizza de “délicieuse”.
En avril 2017, c’est Gordon Ramsey, chef renommé et star du petit écran qui s’en prenait aussi à cette particularité culinaire. “L’ananas n’a rien à faire sur une pizza”, s’offusquait-il sur Twitter, voyant les pro et anti pizza hawaïenne se déchaîner en réponse. “Mais c’est trop bon, tu sais pas de quoi tu parles”, s’étrangle un internaute. Ce à quoi le camp adverse répliqua : “Non, ça ne l’est pas, l’ananas se met dans une salade de fruits et une salade de fruits n’a rien à faire sur une pizza”.
Même au Canada, où la pizza hawaïenne est née en 1962, la chaîne Bàcaro a décidé de sonder ses clients afin de savoir s’ils sont pour ou contre les ananas sur la pizza. Et son patron l’assurait : on respectera le résultat du vote, même si 51 % des clients sont contre, on la retirera de la carte. Et il a tenu promesse. En mars dernier, le verdict est tombé. 53 % des répondants et répondantes ont voté en faveur de la séparation du plat du menu du restaurant. Pour Tommaso Mulé, cofondateur de Bàcaro, le peuple a parlé. Mais il n’écarte pas l’idée de tenir une autre consultation au cours des prochaines années. On doit retirer la pizza hawaïenne pour le moment. Mais vous savez, il pourrait bien y avoir un autre référendum dans 4 ans, a-t-il expliqué à Carol Off, animatrice de l’émission As It Happens de CBC.
Chez nous, la pizza hawaïenne fait nettement moins débat et même les restaurateurs italiens qui se sont installés en Belgique ont plié. Au grand damne des puristes de la Botte pour qui c’est un non catégorique : la pizza hawaïenne n’a pas sa place au menu d’une pizzeria digne de ce nom.
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