Emissions food, chefs, blogs, voyages, recherche de plats aux saveurs différentes, tout mène à la croissance de la consommation d’épices.
Dans vos placards de cuisine, dans les livres de recettes, dans les émissions TV, dans les plats préparés, dans les chips, : les épices s’immiscent partout et de plus en plus ! Cette préférence croissante des consommateurs pour les cuisines ethniques, la demande croissante d’épices et aromates bio hors des circuits de la grande industrie alimentaire et les bons apports en micro-nutriments de ces graines, fruits, racines ou écorces souvent séchées en font désormais un marché dynamique. Le marché mondial des épices est évalué à plus de 7.4 milliards de dollars en 2020 et devrait atteindre près de 8.3 milliards d’ici la fin de 2026 !
Harissa, Za’atar, aromates
Désormais, au traditionnel poivre noir, cannelle, cumin et herbes de Provence vivotant dans les cuisines, on retrouve dans les placards des Belges du piment comme l’Espelette, des mélanges : curry ou chili, des graines de cumin, moutarde, sésame,…
Chez Delhaize, on a pu constater une hausse des ventes avec une progression de 21 % si on compare avec l’an dernier à la même période. “La crise sanitaire et le confinement ont clairement joué un rôle avec un intérêt croissant pour la cuisine et des envies d’essayer autre chose”, remarque Karima Gozzi, porte-parole du distributeur. Et si les mix-types, c’est sachets permettant d’aromatiser les moules, les spaghetti, les rôtis,… ont augmenté de 14 %, ce sont surtout les épices en boîtes et moulin qui ont tiré leur épingle du jeu.
Stijn Verbrugghe et Niels Desmet distribuent ici depuis presque 4 ans les épices de la marque danoise Mill&Mortar. “Avant ça, on sentait bien qu’on n’aurait pas eu assez de clients intéressés par des épices de qualité, des mélanges originaux. Aujourd’hui, nos blends d’épices autour de la Harissa, ou du Za’atar, ou encore les sels aux aromates intéressent beaucoup. Le best-seller : le ras-el-hanout et le Rasta pasta à mettre sur les pâtes”.
La cuisine goûteuse du Moyen-Orient
Les distributeurs y voient un amour croissant pour la cuisine méditerranéenne “plus saine avec beaucoup plus d’épices pour parfumer.” et le déclic “Ottolenghi”, du nom de ce chef installé à Londres dont les livres sur la cuisine moyen-orientale font un tabac dans le monde entier et notamment le best-seller « Jerusalem », une merveille de livre qui raconte la ville et rassemble des dizaine de recettes éclatantes de goût, coécrit avec Sami Tamimi.
En revanche, il constate aussi que les consommateurs ont tendance à avoir la main lourde : “Quand ils passent des épices de la grande distribution aux nôtres, au début… ils ne peuvent pas manger les plats ! Dans nos boîtes, il y a 100 % d’épices, et pas de sel, d’amidon de maïs et autres, ça change tout et on en utilise moins au final”. Pour cette marque, il faut compter 7€ pour 50 à 70 grammes de produit.
E.W.