Ce jeudi 21 novembre à minuit pile, le Beaujolais Nouveau débarque. Vin de soif, entre potes et dont la vendange ne date que d’il y a deux mois. Des millions de bouteilles vont être bues en quelques jours dans le monde. Pourtant, ce vin a connu une année noire: 1995.
Si vous souhaitez faire du mal à un pan de l’économie française, le vin (et les fromages…) représente une cible idéale. Pas étonnant que le président américain Donald Trump y va au bazooka face, entre autres, aux Frenchies. En représailles à une taxation européenne sur les GAFA, il a décidé d’en faire de même avec une série de produits français. 25% de plus à l’exportation sur les vins, les fromages, les olives et le café. De quoi augmenter d’autant le prix d’une bouteille de Gevrey-Chambertin ou de Chablis sur une table de New-York ou de Los Angeles.
Le Beaujolais Nouveau, dont la popularité en Europe faiblit au fil des années, a déjà connu un millésime noir. L’année 1995, malgré l’une des plus belles récoltes des cinquante dernières années, avait subi une baisse de 16% des achats principalement à l’étranger. En cause : un boycott décrété par certains pays pour protester contre la reprise des essais nucléaires par la France à Mururoa dans le Pacifique. Quand le politique vient s’attaquer au pinard… Les Pays-Bas, gros consommateur de Beaujolais Nouveau, le Japon et les pays nordiques avaient notamment suivi ce mouvement de contestation. Tout est (re)devenu normal en 1996.
J.-M.Gh.