Cinquième importateur du monde, le Belge ne dit jamais non à une flûte
Amusons-nous un peu avec un petit quizz. Quelle boisson est associée à la fois à l’élégance, la classe et la fête ? Pas besoin de vous creuser les méninges, c’est le champagne. A l’occasion du 1er Champagne Expérience, ce dimanche et lundi, à l’Atomium, nous tentons de décrypter les six clichés qui collent au contenu d’une petite coupe.
Sans vouloir vous abrutir de chiffres, il n’est pas anodin de rappeler que le Belge est et reste un grand amateur de champagne. Cinquième pays importateur, sans parler des nombreux compatriotes qui effectuent un saut de l’autre côté de la frontière pour faire le plein de caisses. Plus de 90% du champagne dégusté est la version brute, le rosé atteint les 3,5%, le demi-sec à peine 1.7 % et les cuvées spéciales 2.7%.
Les vendanges 2018 augurent d’une excellente année mais vous ne le goûterez que dans quinze mois au plus tôt. En effet, un vigneron ne peut pas commercialiser son champagne sans qu’il ait transité en cave durant ce délai. L champagne, qui a sa place sur les tables royales mais aussi dans les plus belles adresses de la planète, charrie quelques clichés tenaces. Thomas Colart, associé à Benjamin Duplouy dans C de Champagne à Bruxelles, a accepté de défaire quelques vérités trop bien établies.
1. Le champagne doit posséder beaucoup de bulles
FAUX. Les vignerons avec lesquels nous travaillons préfèrent l’effervescence discrète. Tout dépend du savoir-faire et des cépages utilisés. Un 100% chardonnay donnera des bulles plus fines. Quand le champagne vieillit, le nombre et la grosseur des bulles diminuent naturellement.
2. Le champagne ne vieillit pas bien
FAUX. Le vigneron doit faire un choix. Soit il mise sur la durée soit sur la consommation dans les deux ou trois ans. Quoiqu’il arrive, la loi exige qu’un champagne ne soit commercialisé qu’après 15 mois en cave. Vingt-quatre à trente-six mois paraît plus raisonnable pour la qualité.
3. Le champagne des grandes marques est meilleur que celui de petits producteurs
FAUX et VRAI. La qualité des matières premières et du travail du vigneron est décisive. Néanmoins, la qualité du champagne peut être identique. Là où vous payerez le travail du vigneron et sa marge chez un petit producteur, le marketing devra se retrouver dans le prix. Pour la Veuve Clicquot, pour citer une marque célèbre dans le monde, 30 à 50% du prix de la bouteille vient du marketing.
4. Le champagne est cher
FAUX. Dans le contexte économique actuel, cela pourrait choquer mais un exemple vaut mieux qu’un long discours. Pour un champagne blanc de blanc grand cru, le prix du kilo de raisin est de 8 à 9 euros. Il faut en moyenne 1.3 kilo pour une bouteille. Ajoutez-y le travail du vigneron, les machines, les transports,… La bouteille se vend TTC entre 25 et 30 euros. Retirez la TVA de 21%, les accises, … Le champagne n’est pas plus cher qu’un autre vin.
5. Le champagne est une boisson pour femmes
FAUX. Les hommes préfèrent habituellement des boissons avec plus de goût et de caractère. Le champagne permet grâce à ses spécificités et ses terroirs une gamme étendue du goût. Il y a champagne et vins de champagne.
Champagne Expérience
Dimanche 31 mars et lundi 1er avril
Adresse : Atomium
Renseignements : www.c-de-c.be
Jean-Marc Ghéraille