La ville d’Anvers accueille du 11 au 15 mars le prestigieux concours du Meilleur Sommelier du Monde
Soixante-six sommeliers provenant des quatre coins de la planète se disputent, dès de lundi à Anvers, le titre envié et réputé de Meilleur Sommelier du Monde. La succession du Suédois Jon Arvid Rosengren, victorieux en 2016 en Argentine, est plus ouverte que jamais. Nous avons été mettre notre nez dans la préparation du représentant belge : Antoine Lehebel, qui officie chez Bon Bon, restaurant doublement étoilé à Bruxelles.
A l’approche d’une compétition, le stress s’instille chez les athlètes. Que ce soit un 100 mètres, un marathon ou un concours pour sommelier, le mental doit être au diapason du physique.
« J’ai toujours l’impression de ne pas en avoir faire assez, affirme Antoine Lehebel (36 ans), ce… Français qui défendra le drapeau noir-jaune-rouge. Depuis des années, je m’entraîne tout en devant jongler avec le travail. Depuis quatre à cinq mois, les séances de dégustation sont plus intenses. Mais le gros du concours se base sur la théorie que je dois impérativement ingurgiter. »
D’autant que le métier de sommelier dans un restaurant ne se limite pas à proposer du Gevrey-Chambertin ou un Haut-Médoc.
« Effectivement, nous nous occupons de toutes les boissons. De l’eau au café en passant par le thé, la bière ou les alcools. Nos connaissances doivent être très larges notamment sur le plan théorique. »
Pas de panique. Il y a évidemment l’exercice très périlleux de la dégustation à l’aveugle. Dans le film « L’aile ou la cuisse », sous les traits de Louis de Funès, Charles Duchemin, critique gastronomique célèbre, parvient à reconnaître un Saint-Julien rien qu’en examinant le contenant de son verre. Le fameux Château Léoville Las Cases 1953.
« Cela fait partie de la légende et du fantasme. Si cela vous arrive une fois, filmez bien le moment pour le conserver, s’amuse Antoine. Neuf fois sur dix, on se plante. Mais nous parvenons à obtenir de bons résultats avec un processus plus logique de cépages, de robes, de nez,… »
Il n’y aurait pas assez d’une vie entière pour goûter à tous les vins du monde mais travailler comme sommelier dans un grand restaurant permet de toucher à une gamme très large, très hétéroclite et très relevée.
En 2016, Antoine a atteint la 20e place. Même si tout dépend de la forme du jour, des sensations olfactives et du questionnaire, il espère faire mieux.
« Les concours, c’est mon moteur pour progresser, pour apprendre, pour sortir de la routine. Je me suis amélioré depuis trois ans. J’espère pouvoir le démontrer cette semaine à Anvers. Il ne faut pas le nier, ce type de concours permet aussi de se faire connaître. »
Parmi les 66 concurrents, peu de nouvelles têtes. Ils se connaissent avec des « spécialistes » qui font figure de favoris : « Je citerais le Français David Biraud (2e en 2016), la représentante de l’Irlande Julie Duplouy et la Roumaine Iula Scavo. »Première épreuve le lundi 11 mars, la finale (en public) est programmée le vendredi 15 mars. Tout au long de la semaine des Master Classes sont prévues avec un seul thème principal : le vin.
Concours du Meilleur Sommelier du Monde
Du lundi 11 au vendredi 15 mars
Adresse : Elisabeth Center Antwerp, Koningin Astridplein 26, Anvers
Informations sur www.bestworldsomm.com
Jean-Marc Ghéraille