Le jeune chef Thomas Perez Perez (27 ans) mise sur la cuisine bien maîtrisée à quelques mètres du stade du pays de Charleroi
La ville de Charleroi se réinvente. Après le bas de la ville avec Rive Gauche et dls quais de la Sambre modernisés, le haut de la cité va enclencher le mouvement. A deux pas du rond-point dit du Marsupilami mais aussi à un coup-franc du stade du pays de Charleroi, le (jeune) chef Thomas Perez Perez, vingt-sept ans à peine, a installé son adresse au nom évocateur : Ardeqo (ne faites pas la moue, l’orthographe est exact).
Vous l’aurez deviné. Dès l’entrée sobrement indiquée par une plaque discrète sur cette ancienne maison d’un médecin, vous plongez dans les années folles. Celles où les propriétaires d’une telle maison mettaient un soin particulier à la décorer de manière esthétique. Des portes aux rampes d’escalier en passant par un beau mix entre la puissance du marbre et la douceur du parquet, ce restaurant a une âme. Le piano, qui orne un coin de la salle, vient consolider cette impression de chez soi.
Place aux choses (plus) sérieuses. Après un apéritif maison aux accents années 30, le Lempicka en honneur à cette égérie des peintres de l’époque, nous avons opté pour un 4 services (55 euros, 45 pour le 3 et 68 pour le 5) au nom de « Ceci n’est pas une pomme ». De fait, il n’y en avait pas dans ces préparations toutes parfaitement soignées, esthétiques et aux mélanges parfois originaux. Cela se sent que Thomas a fait ses gammes dans de belles maisons comme Lionel Rigolet au Comme chez soi mais surtout la Table de Maxime, doublé étoilé à Paliseul. Au-delà d’une qualité de produits impeccables, il met un point d’honneur à travailler son assiette. Moules avec bette et noisette surprennent mais convainquent, idem pour le canard avec butternut, gingembre et sirop de Liège. Les fromages apportent une belle touche finale à un dîner châtoyant.
Un petit bémol, ou un point d’amélioration si vous préférez, le forfait vins (de 18 à 30 euros) pourrait être plus généreux. Quant au parking, les places ne manquent pas aux alentours sauf…les jours de match du Sporting voisin. Néanmoins, Thomas tente de réserver à l’avenir des places pour ses clients dans le parking souterrain payant en face de son restaurant.
A 27 ans, le pari est osé et beau à la fois. Ce Montois, qui a voulu se rapprocher de sa région et qui croit en Charleroi, mérite un coup de pouce. Son talent ne devrait pas rester aussi discret que la devanture de son Ardeqo.
Avant de franchir le pas de la porte, un hippocampe en marbre vous salue. On adore les années folles.
L’Ardeqo
Boulevard Frans Dewandre 8
6000 Charleroi
Tél. : 071.20.19.99
Jean-Marc Ghéraille