Jeunes trentenaires, Céline et Sébastien ont pris leur envol dans cette adresse sympa et canaille
Avouons-le d’emblée : le nom ne fait pas très restaurant comme on dit mais il a le mérite d’attiser la curiosité. Dans une salle, une cuisine ou une assiette, l’anarchie n’y a pas souvent sa place. Après notre passage, nous pourrions rebaptiser l’endroit en Harmony. Céline, qui gère de main de maitresse la salle (elle était seule le soir de notre venue sans la moindre fausse note), et Sébastien aux fourneaux ont roulé un peu leur bosse en duo tant Aux Petits Oignons (étoilé à Zétrud-Lumay) qu’au Bozar (étoilé à Bruxelles) avant de lancer leur propre affaire. Idéalement placée dans le centre de Zaventem, à cinq minutes du ring de Bruxelles, elle mise sur la jeunesse du couple, son inventivité et son envie de bien faire.
Sans tomber dans l’écologie à deux balles, ils optent pour des produits du coin comme les légumes ou la viande. Même jusqu’à l’apéro où plusieurs gins belgo-belges garnissent la carte. Lors d’une soirée où le restaurant affichait complet, avec un savant mix entre les clients néerlandophones et francophones, nous avons dégusté le menu 4 services (50 euros, 38 euros si vous optez pour le 3 services). Premier constat : les assiettes sont esthétiquement belles. Second constat : elle ne sont pas que belles. Biscuit de tourteau en entrée numéro 1 avec un assaisonnement aux…petits oignons suivi du plat phare du moment : un œuf de ferme cuit à 63 degrés (autrement appelé parfait) mais, ici, l’apport d’une émulsion au parmesan vieux de 36 ans enjolive le plat.
Côté viande, une pintade des Landes farcie avec un jus parfaitement maîtrisé, onctueux et goûtu. Pour terminer en beaute, un dessert léger avec un mélange de figues, chocolat blanc, miel et noisette.
Pour le vin, nous avons fait confiance à la maison en optant pour le forfait vins. S’il n’est pas toujours à la hauteur des attente dans certains établissements, celui-ci propose de belles (petites) appellations et la patronne ne vous vole pas en faisant preuve de générosité.
Pour l’anecdote, le nom Anarchy fait référence à un immense tableau de l’artiste bruxellois François Coorens qui orne le fond d’une salle très lumineuse. Sur cette œuvre un brin rock’n roll figurent des maîtres comme Alain Ducasse ou Paul Bocuse mais aussi Louis de Funès interprète génial de ccc Duchemin dans l’Aile ou la Cuisse. Le mélange entre la tradition et cette touche de fantaisie dont se réclame Sébastien.
La jeunesse n’est pas une qualité mais un état dont nos jeunes trentenaires ont décidé de profiter en lançant leur propre restaurant. Ils ont tout leur bel avenir devant eux.
Anarchy
Steenokkerzelestraat 151
1930 Zaventem
Tél. : 02.721.00.81
www.anarchy.restaurant
Jean-Marc Ghéraille