Depuis juin 2018, le trentenaire a renouvelé l’ancien restaurant étoilé de Jean-Pierre Bruneau non loin de la Basilique de Koekelberg (Bruxelles).
Les plus jeunes des gastronomes ne peuvent pas s’en souvenir. Le nord de Bruxelles abritait jadis plusieurs restaurants étoilés de belle réputation : Dupont, San Daniele et… Bruneau qui a trôné au firmament de la gastronomie belge. Depuis plusieurs années, Jean-Pierre Bruneau, atteint par la limite d’âge, envisageait de remettre son tablier mais il ne voulait pas vendre son établissement au premier investisseur, étranger ou non, venu. Maxime Maziers connaissait parfaitement la maison pour y avoir effectué, lors de ses années où il a virevolté pour faire ses gammes, deux passages dans les cuisines de Ganshoren. Au fil de ses expériences, il a eu l’occasion de côtoyer d’autres grands noms comme Alain Senderens, Wout Bru ou encore Alain Bianchin. Après avoir ramené une étoile à L’Écailler du Palais Royal au Sablon (Bruxelles), il a opté pour l’audace en reprenant cette belle adresse.
Certes, l’écrin de Bruneau n’a pas fondamentalement changé un peu moins d’un an après l’arrivée de Maxime Maziers. Mais, au-delà de travaux de décoration que le chef envisage, la cuisine elle a évolué. Même si l’établissement se nomme Bruneau by Maxime Maziers, nous sommes plutôt chez Maxime Maziers ex-Bruneau. Le jeune trentenaire a certes conservé les fondamentaux avec la qualité des produits mais il a changé l’approche en la modernisant avec une touche d’esthétisme.
Nos papilles gardent un souvenir ému d’un damier de noix de St Jacques et truffes ainsi que d’un turbot sauvage avec huître et caviar. Des plats raffinés, qui n’en font pas des tonnes mais mettent en valeur des produits soigneusement choisis. Ce n’est pas un hasard si le guide Gault et Millau l’a déjà consacré Jeune Chef de l’Année 2019 et que la première étoile ne devrait pas tarder à venir garnir à nouveau la façade du restaurant…
La qualité a un prix qui n’est pas excessif car nous sommes à Bruxelles (menu déjeuner à 55 euros, en soirée 95 euros). Si vous n’optez pas pour le forfait vins, la cave regorge toujours de belles appellations.
Même si les possibilités de parking ne manquent pas dans le quartier, un service voiturier est disponible. Maxime Maziers offre également un service traiteur qui a déjà fait ses preuves. Comme jadis, lors entre autres de rencontres politiques discrètes, une belle salle à l’étage peut accueillir 22 convives.
Jean-Marc Ghéraille