Ces bistrots aux prix rikiki ont fait la réputation de Paris. Voici la première version 100% belge au cœur de la capitale
En ces temps de crise, vous êtes nombreux à regarder à la dépense comme on dit. S’il faut serrer son bugdet, les premiers postes qui sont sacrifiés sont invariablement les loisirs et les sorties aux restaurants qui trinquent. A moins que…
Débarqués dans les années 1800 lors de la transformation de Paris par le baron Hausmann, les Bouillon étaient destinés à nourrir à bas prix les ouvriers de ce chantier pharaonique. Ils ont continué leur vie en misant encore et toujours sur des prix (très) attractifs. Pour devenir de véritable institutions voir attractions aujourd’hui. Les Bouillon Chartier, présents dans plusieurs endroits de la capitale mais dont l’originel se situe en face du Palace, ont fait des petits. Jusqu’à Bruxelles où ce type de restaurants qui offrent des plats simples de terroir à des prix défiant toute concurrence, avouons-le, n’existait pas.
Lorsque nous avons eu vent de l’arrivée de Bouillon Bruxelles au cœur même de la capitale (c’est l’ancien Scheltema face à Chez Léon et Chez Vincent qui a été en grande partie rénové et embelli tout en ne tuant pas l’âme du lieu), nous avons d’emblée pensé : chiche.
Manger de bons plats typiques où pickles et piccalili ont toujours droit de cité à des prix qui n’attaquent pas votre pouvoir d’achat, un vrai pari. Surtout dans un quartier de l’ilôt sacré où seuls certains établissements parviennent à maintenir la réputation gastronomique.
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Premières impressions : plus de lumière que jadis, une cuisine ouverte sur la salle, plus de 200 couverts possibles sans avoir l’impression d’étouffer et ces boiseries qui maintiennent l’âme de l’endroit.
Deuxième choc : le prix, les prix sur la carte. A croire qu’il y manque parfois un zéro… Des entrées qui vont de 3.8 euros (céléri remoulade) aux huîtres n°4 (six pièces pour 9.8 euros). Du cervelas, une terrine de campagne aux cornichons (notre choix) et même une option pour les végétariens.
Des plats tout aussi démocratiques entre une tête de veau, des moules à la bière, un filet américian ou un potjvlees qui sent bon la Belgique. Option sur un vol au vent frites comme chez nous (13.6 euros).
Pas question ici de renâcler sur les proportions pour y gagner. Les assiettes sont bien garnies. Et le goût est bien là. Avec une cuisine qui s’active devant vos yeux.
Même topo pour les desserts, où le bodding (seuls les Bruxellois peuvent savoir…) a été réssuscité, avec des prix qui vous donnent envie de vous faire plaisir. Le serveur a tellement insisté sur le merveilleux maison que nous avons fini par craquer. Sans le regretter.
Côté vins, des flacons à des prix tout aussi raisonnables. Nous sommes partis sur un Chinon qui a parfaitement rempli sa mission.
Dugagjin Spahija et Alexandre Masson, les deux associés, ont réussi leur pari : transplanter ce concept à succès français et très parisien dans une version belgo-belge. Tout en conservant de qui fait sa réputation : des petits prix pour une maxi qualité.
Bonne nouvelle, à partir de Pâques, le Bouillon Bruxelles sera ouvert sept jours sur sept de midi à minuit.
Bouillon Bruxelles
7/9 rue des Dominicains
1000 Bruxelles.
Tél.: 02.512.20.85
Jean-Marc Ghéraille