Dans une fermette à deux pas de l’abbaye d’Aywiers, Sébastien Leroy et Inès distillent une belle cuisine du terroir depuis plus de 15 ans
La pénurie de personnel dans le monde de l’Horeca, ce n’est pas une invention. C’est même une réalité qui impacte directements des restaurants qui sont, espérons-le momentamément, contraints de remixer leurs jours d’ouverture et d’instaurer un sustème de réservation plkus strict. Sébastien Leroy, le chef du Petit-Fils bien implanté depuis plus de 15 ans à Lasne (Brabant wallon), a profité de ses vacances pour peaufiner, avec Inès son épouse qui œuvre en salle, un plan de bataille pour ne pas tomber en burnout.
» Nous avons effectué un petit tour d’horizon auprès de nos habitués, disent-ils. Désormais, nous n’ouvrons plus le weekend sauf pour des événements privés. »
Disons-le tout de duite : c’est dommage car cela restreint la possibilité de goûter cette belle cuisine belge raffinée. Sébastien Leroy, qui a notamment fait ses gammes à La Salicorne à La Hulpe, a choisi une voie et n’en dévie pas. Et c’est tant mieux ! Des produits frais, du fait maison avec un accent sur la qualité des produits. Avant la mise entre parenthèses due au Covid, il avait modifié son approche de la cuisine en mettant de côté le menu traditionnel pour faire place à de petites assiettes où il pouvait s’en donner à cœur joir. Nous avons eu l’occasion de tester cette formule. Elle permettait non seulement de se faire son menu perso mais aussi d’opter pour le volume que vous désiriez. Hélas, eu égard aux difficultés de personnel, ils ont actuellement mis cette forme de tapas gastronomiques au frigo. Pire, ils ont également délaissé le menu pour se concentrer sur une carte simplifiée mais tout aussi goûteuse : trois entrées, trois plats, trois desserts. Sébastien, dont nous gardons encore en mémoire le menu spécial pour son 15e anniversaire d’existence, met un point d’honneur à valoriser le goût des produits. Lors de notre passage, la carte du jour (régulièrement modifiée) offrait de splendides petites grises d’Ostende et sa déclinaison d’asperges vertes en entrée (ma compagne de table n’a évidemment pas pu résister à son péché mignon : un demi homard à la nage de coulis de crustacés). En plat, direction le filet pur irlandais en croûte de sel généreusement servi.
Vous pouvez piocher dans une belle carte de vins qui ne néglige aucune région ou pour le forfait vins (de 14 à 26 euros selon le nombre de verres).
On vous parle du Petit-Fils comme si vous étiez des habitués mais où est-ce ? A deux pas de l’abbaye d’Aywiers (si vous venez de Waterloo ou Rixensart), vous passerez sous deux arches centenaires pour débouler sur une fermette cossue. Deux salles, deux ambiances : une première un poil rustique et intime avec cheminée et une seconde avec une grande véranda lumineuse avec une vue sur le jardin qui vous accueille quand la météo le permet.
Pour l’anecdote, le nom Petit-Fils s’érige comme un hommage à son grand-père maternel qui était peintre. Ses œuvres embellissent d’ailleurs le décor du restaurant. L’art culinaire et l’art tout court.
Le Petit-Fils
Rue de l’Abbaye 13
1380 Lasne
Tél. 633.41.71
www.lepetitfils.be
Jean-Marc Ghéraille