Alors que l’horeca vit un été morose dans le centre de Bruxelles, la Table de Mus ne connait pas la crise. Quel est son secret ?
La réouverture de l’horeca n’a pas vraiment profité au centre de la capitale où le manque de touristes s’est fait ressentir. Tous ne sont heureusement pas logés à la même enseigne. Parmi ceux qui s’en sortent bien, il y a la Table de Mus, situé non loin de la Gare Centrale face à la Fondation Jacques Brel.
Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Mus, c’est Mustafa, d’origine turque, entré tout jeune en cuisine. Formé par de grands chefs, des sommeliers de talent et des maîtres d’hôtel passionnés, tels Ayse Ucar, Roland Debuyst, Alain Defoort, Yves Catuelle, Michel D ou Gaëtan Colin, il a appris la rigueur et la discipline qu’imposent les grandes maisons.
À présent qu’il est établi chez lui, il ne ménage pas son énergie pour offrir à tous une table de qualité, digne d’un restaurant étoilé.
Alors qu’il était en pleine ascension, Mus a subi, comme toute la profession, le terrible choc du Covid et du double confinement qu’il a entraîné. D’autres auraient pu se décourager. Pas lui. Au contraire, cette expérience lui a permis de miser à fond sur un take away de qualité et de toucher ainsi une nouvelle clientèle.
Dès que les choses sont rentrées dans l’ordre, Mus a d’abord mis sur pied une large terrasse accueillante qui a fait le plein durant l’été.
Le bouche-à-oreille a visiblement fait son effet. La force de Mus est en effet de ne pas devoir compter sur la clientèle ou les touristes de passage. Ceux qui ont mis une fois le nez chez lui le savent. Chez Mus, on rentre gagnant.
Même quand le soleil n’est pas de la partie, le restaurant offre une salle avec vue sur la cuisine. Les tables nappées rehaussent le côté chic et exclusif de la maison.
Mais le plus séduisant réside encore et toujours dans l’accueil personnalisé réservé par le patron. Il suffit au client d’exprimer ses souhaits pour que Mus se charge de lui énoncer le menu en fonction des disponibilités du jour. La priorité est donnée aux produits de saison, préparés avec originalité, par le chef Khaled Bouhamid.
Dans la foulée, Mus se charge des suggestions, toujours judicieuses, des accompagnements avec le vin.
Pour savoir ce qui vous attend dans l’assiette, en voici un exemple récent: en première entrée, un carpaccio de veau et crème de thon façon vitello tonato. Puis des noix de Saint-Jacques rôties, risotto aux truffes tandis que le plat principal est à choisir entre le suprême de faisan façon brabançonne ou un poisson sauvage selon l’arrivage. Et pour terminer sur une note sucrée, que penser d’un biscuit fondant et coulant chocolat noir, caramel au beurre salé et glace ?
Le menu Freedom trois services revient à 75 euros (tout compris) et le menu Love à 95 euros pour les cinq services. Enfin, le menu Mus à 6 plats avec 3 entrées, 1 plat, fromages et dessert, aura de quoi contenter tous les appétits. Avec, en attraction, une nouvelle technique pour la 3e entrée, celle du fumage instantané. Un moment réalisé sous cloche, divertissant pour les yeux et qui confère un goût très agréable au mets.
Pour une petite faim ou une simple découverte, un petit lunch sympa vous attend à midi à 35 euros (trois services).
Rares sont les établissements abordables où l’on peut se rendre en toute confiance. La Table de Mus en fait indiscutablement partie.
Géry De Maet
Place de la Vieille Halle aux Blés, 31 – 1000 Bruxelles 02/511.05. 86
Lu – Ma – Je – Ve – Sa de 12 à 14 h et de 19 à 22 h
latabledemus.be
Photos: Luc Viatour