Face à la gare, Jean-Louis et Christelle gèrent cette belle adresse familiale depuis 15 ans
Même si ce n’est pas une règle coulée dans le béton, il faut souvent se méfier des adresses dites à la mode. Des restaurants qui surfent sur le succès durant deux ou trois ans puis périclitent ou, pire, disparaissent. Jean-Louis et Christelle misent, depuis bientôt quinze ans (ce sera en 2021, bon anniversaire), sur une recette qui a fait ses preuves : des produits frais et rien que des produits frais (l’ardoise varie selon le marché), un accueil souriant et un décor cocoon avec des lampadaires design orange qui amène une touche de douceur. Le Poivre Noir, situé face à la gare (avec un parking aisé) fait partie des meubles à Braine-l’Alleud. Souvent assimilée à une ville dortoir à vingt kilomètres à peine de Bruxelles, elle n’en abrite pas moins plusieurs restaurants de qualité. Si Marit et Meyers peuvent s’enorgueillir d’une étoile au guide Michelin, la cuisine française de Jean-Louis Marchal affiche un beau 13.5 sur 20 chez son alter ego du Gault et Millau. Il ne nous étonnerait pas qu’elle progresse encore car la qualité est constante. Même si la plus belle des récompenses, c’est la fidélité de leurs clients.
« J’efforce à proposer tous les jours un lunch de midi différent avec des produits du marché, raconte Jean-Louis. Certains clients viennent d’ailleurs tous les jours. »
Il est vrai que le rapport qualité-prix (18 euros) est imparable.
Après la crise du coronavirus, la clientèle a retrouvé le chemin de cet endroit chaleureux. Seules quelques tables ont dû être sacrifiées et un petit coup de gel hydralcoolique dès votre entrée, ce sont les seuls effets « visibles » de la situation. Ah oui, les menus à l’ardoise sont désormais consultés sur une tablette. Jean-Louis concocte tous les jours sa carte avec des produits frais. Il n’hésite pas à ôter de sa carte un plat prévu si le produit n’est pas dispo.
Lors de notre passage, un samedi soir, la salle était bien remplie, Christelle papillonnait entre les tables. Nous avons opté pour un menu à 50 euros (amuse-bouche, entrée, plat et dessert).
En entrée, l’incontournable retour très attendu des Saint Jacques de Dieppe en carpaccio à l’huile de truffes. Même si le carpaccio de maquereaux, une spécialité de la maison, me faisait de l’œil, je n’ai pas pu résister à cette savoureuse reprise de contact. Idem pour ma compagne de table.
En plat, alors que madame continue à opter pour la mer avec le bar aux moules de bouchot avec une sauce au curry, j’ai préféré rester les pieds sur terre avec un filet de pigeonneau au foie gras avec une crème de cèpes. Belle portion où les trois saveurs s’entremêlent à merveille. Un plat d’automne comme on les aime surtout quand la pluie bat son plein à l’extérieur.
Un plateau de fromages pour terminer en beauté avec, entre autres, un moelleux savarin aux truffes.
Pour la petite histoire, un échevin brainois, une bonne fourchette, mangeait à deux pas de notre table. Traditionnellement, nos édiles connaissent les bonnes tables…
Afin d’accompagner ce trois services, nous avons pioché dans la belle carte des vins (aux prix très abordables, c’est à noter). Après hésitation, un Cheverny blanc du Domaine Tissier a parfaitement fait l’affaire.
Jean-Marc Ghéraille
Le Poivre Noir
Place de la Gare 9
1420 Braine-l’Alleud
Tél. 02.385.14.12